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Blondino

3/4/2023

Il est des citadelles qui se conquièrent sans heurts ni cris, des remparts qui s’abattent à mots feutrés, des révolutions aussi tranquilles qu’un lac. Avec son deuxième album, « Un Paradis pour moi », Blondino s’offre « un luxe qui n’a pas de prix » : dessiner les contours d’un univers profondément personnel, laisser se déployer son art si nuancé et si sauvage à la fois, s’affranchir des compromissions et des regards tournés vers le passé. Sortie du labyrinthe où l’enfermaient ses doutes et ses craintes, où l’épiait un Minotaure toujours prêt à la dévorer, la chanteuse, telle un « Centaure » se permet toutes les audaces et bouscule pop et chanson en les réinventant.

Avec un premier album sorti en 2017 (« Jamais sans la nuit »), plébiscité par la critique, la chanteuse avait déjà montré un aperçu de son talent brut et hypersensible. Dans ce deuxième opus réalisé avant le confinement et qui sonne comme un « Nouveau Départ », elle parle de renaissance, de lâcher-prise et de réinvention, à l’image du morceau d’ouverture et véritable profession de foi, l’hypnotisant « Faire ». « Taire ce que je veux taire/ Plaire à qui je veux plaire (…) Faire ce que je veux faire/ Tout revivre et défaire/ Suivre inconnu mystère ». Loin des modes et des diktats imposés par les maisons de disques, des conventions sociales ou de genre, l’artiste s’affirme, reprend la main sur ses histoires sentimentales (« La Foudre », « Les Madrilènes »), se dévoile sous un nouveau jour cru (« Sauvage, Amoureuse »), explose dans un morceau orageux aux accents bashungiens (« Monde caché ») pour mieux se révéler à elle-même. « Avec cet album, je voulais me recentrer sur moi-même, sur mes désirs et mes priorités, mes rêves et mes utopies, être en paix avec soi pour mieux s’ouvrir aux autres.Pour que ce paradis intérieur devienne réel à l’extérieur », explique la chanteuse.

Depuis Christophe, on sait que les « Paradis perdus » ne sont pas perdus pour tout le monde. En nous ouvrant grand les portes de ce « Paradis pour moi », étrange et généreux, Blondino, elle, nous transporte sans effort au septième ciel.

Blondino